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Un rêve à accomplir

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Maxime-Valérie Olivier

À mon avis, la poursuite des rêves est une grande motivation intrinsèque nécessaire à l’autoréalisation de chacun. Ma quête consiste en la participation aux Jeux Paralympiques de Londres, prévus en 2012. En effet, je suis une nageuse de haut niveau qui, depuis maintenant quatre ans, désire du plus profond de mon être goûter à la réussite d’un tel exploit, c’est à dire de faire partie de la compétition la plus prestigieuse du monde.

Lors des Jeux d’Athènes, en 2004, j’ai réalisé l’ampleur de ces compétitions après avoir moi-même participé à deux rencontres de niveau provincial. La satisfaction de soi après l’atteinte de telles performances ne peut qu’être synonyme du bonheur parfait… Et c’est ce qui m’a poussée à persévérer. Ma détermination m’a entraîné cette année aux essais de natation des Jeux Paralympiques de Pékin 2008. J’y ai heureusement constaté que mon rêve était non seulement réaliste, mais aussi très palpable.

Présentement, je suis la seule nageuse dans ma catégorie (S3) au pays à avoir atteint les standards nationaux. En fait, la grande majorité des athlètes de haut niveau en natation se trouve dans les classes supérieures, ce qui veut dire classification S5 à S13.

Bien entendu, mes choix de vie sont principalement axés autour de la pratique de mon sport. Il est essentiel que chaque geste, chaque pensée et chaque choix de vie soit fait en considérant l’atteinte de mon objectif. D’aucuns trouveront ces sacrifices difficiles à supporter et pourtant j’y trouve tellement d’accomplissement.

Chaque petit geste de la vie quotidienne me rapproche un peu plus de mon but et me rassure dans mon ascension vers la victoire… ma victoire sur moi-même et sur la maladie.

En parallèle, j’étudie à temps plein au Cégep du Vieux Montréal en technique d’intervention en loisir. Mon but le plus cher en étudiant en technique d’intervention en loisir c’est de faire reconnaître les sports en fauteuil roulant comme étant des sports pratiqués par de vrais athlètes qui savent s’engager avec une aussi grande détermination que tout un chacun. Pour faciliter la combinaison entraînements et études, je nage quelques fois par semaine avec le club « Les Spartiates » de mon Cégep. Ça évite quelques déplacements et me permet donc de pouvoir jouir d’un peu plus de temps pour mes études. Sinon, je m’entraîne à la piscine Joseph-Charbonneau de Montréal à raison de 5 jours semaines pour une période de 2 heures d’entraînement régulier incluant des exercices à sec et dans l’eau.

Afin de bien remplir mon quotidien et de compléter mes entraînements dans l’eau, je fais de la musculation une fois par semaine en salle de conditionnement physique. Comme le sport est présentement ma raison de vivre, je pratique régulièrement quelques autres disciplines sans pourtant en faire des sports de compétition, tels que le ski alpin, le hockey intérieur, le cross-country et le volley-ball.

Au cours des quatre dernières années, j’ai dû surmonter les inconvénients de vivre avec de sérieuses blessures. Des blessures qui sont le lot de toutes maladies dégénératives, mais également des blessures qui sont infligées à un corps en manque de coordination et qui répète tant et tellement un mouvement spécifique non acquis lors des entraînements. J’ai tout d’abord dû faire face à une dystrophie sympathique réflexe qui ne me permettait plus de vivre sans une médication importante afin d’endormir mon système nerveux, qui lui, se trouvait constamment en état d’alerte de douleur. Très peu plaisant et plutôt long à guérir… Ensuite, j’ai eu une déchirure du triceps gauche et finalement une tendinite au biceps droit. Malgré mes multiples blessures, je n’ai jamais vraiment arrêté de nager, même si les spécialistes me conseillaient de prendre une pause.

Je suis en mesure d’affirmer que toute pratique régulière d’un sport quelconque est sûrement salvatrice et annonciatrice de journées meilleures et cela tout au long de notre vie. La pratique intensive d’un sport nous oblige à poser des gestes sains pour notre santé, qu’elle soit hypothéquée ou non. L’apport d’une nourriture saine et équilibrée est des plus importants dans le support d’une meilleure santé. Savoir éviter les pièges de la malnutrition est un allié de taille dans ma lutte contre l’ataxie de Friedreich et sa dégénérescence. Si on dit que nous sommes ce que nous mangeons, alors je prêche pour l’équilibre. Éviter les trop grandes privations est aussi important que de bannir certaines habitudes alimentaires néfastes. Bien manger, c’est bon pour le corps mais également pour le moral, qui supporte tout notre être au quotidien.

En conclusion, il me sera toujours inconcevable d’imaginer d’arrêter de nager pour quelque raison que ce soit. Ce sport est ma passion depuis maintenant cinq merveilleuses années et elles ne sont que le début prometteur de la réalisation de mon rêve : les Jeux Paralympiques de 2012. Je sais que j’y arriverai, car je crois sincèrement travailler assez fort et être assez déterminée pour vivre la consécration de mon rêve.

« Dare to dream! Nothing is impossible! »
YIP PINXIU, Singapore
La meilleure nageuse de ma catégorie au monde

 

 

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