Voici la description de quelques formes d’ataxies autosomiques dominantes, c’est-à-dire que le gène d’un seul parent est nécessaire pour transmettre la maladie. Ces ataxies dominantes sont classifiées en type-I-II-III représentant l’âge d’apparition, la sévérité et la variété des symptômes. Même chose pour l’ataxie spinocérébelleuse qui est catégorisée en plusieurs types appelés SCA1 – SCA30…
Type I : On retrouve d’autres troubles neurologiques sans atteinte de l’œil (5 gènes sont impliqués).
Type II : On retrouve d’autres signes neurologiques avec atteinte de la rétine de l’œil (relativement rare).
Type III : Seul le cervelet est touché.
Mode de transmission : Autosomique (atteint les 2 sexes) et dominante (un seul parent peut transmettre la maladie).
Âge : Affecte l’adulte à l’âge mur (environ 40 ans) mais des formes précoces peuvent toucher les enfants et des formes plus tardives peuvent toucher le troisième âge. L’âge est variable même au sein d’une même famille. La maladie conduit au fauteuil roulant.
Évolution : Le rythme évolutif est souvent lentement progressif et extrêmement variable conduisant à une perte de l’autonomie.
Cause : Plusieurs gènes différents, au moins 14 dont plusieurs sont connus. Les mutations connues consistent en une expansion de trinucléotides répétée dont le caractère instable est à l’origine du phénomène d’anticipation, car l’apparition à un âge de plus en plus précoce est observée.
Symptômes : Ataxie cérébelleuse, problème d’équilibre et de coordination et d’élocution, perte sensorielle, faiblesse musculaire, difficulté à avaler et nystagmus.
Autrement dit, l’OPCA est la destruction progressive des cellules nerveuses qui relient plusieurs structures différentes de l’encéphale, partie du système nerveux central. Ces dégénérescences vont jusqu’au cervelet. Elles sont à l’origine du syndrome cérébelleux c’est-à-dire des signes cliniques que présente la personne atteinte.
Cause : Plusieurs gènes. L’expansion de trinucléotides est facilement testée et confirme le diagnostic chez une personne appartenant à une famille qui compte déjà des cas ou encore chez un cas isolé.
Âge : Variable y compris dans une même famille. En général, vers 40 ans (toujours à l’âge adulte).
Évolution : Lentement progressif. Variable d’un individu à l’autre. Elle est parfois compliquée de troubles atteignant les sphincters qui sont les muscles permettant la fermeture et l’ouverture des orifices. Certains patients présentent une hypertrophie musculaire se caractérisant par une contraction des muscles.
Fréquence : le risque est de un sur deux pour les enfants d’un sujet atteint.
Symptômes :Un syndrome cérébelleux se caractérisant ainsi :
- Relâchement musculaire excessif (hypotonie musculaire excessif).
- Une démarche mal assurée (ressemble à un cas d’ébriété) et quand il est debout il a tendance à écarter les pieds pour augmenter sa stabilité.
- Une impossibilité ou des difficultés à effectuer en totalité des mouvements ordonnés au cerveau.
- Les gestes vont trop loin (hypermétrie). Les mouvements débutent avec un certain retard et dépassent le plus souvent le but que la personne s’est fixé. La direction est néanmoins conservée et il existe quelquefois un tremblement. L’alternance des mouvements n’est plus possible.
Cause : Génétique. (Une extension répétitive de glutamate).
Mode de transmission : Autosomique dominante. Elle atteint les 2 sexes et un seul parent suffit pour transmettre la maladie et atteindre 50% des enfants.
Origines : Portugais, français, chinois, japonais, allemand, américain (plus fréquent chez les portugais et les japonais).
Gène : Le gène est découvert. SCA3 est due à une répétition CAG élargie dans une région codante du gène SCA3, encodant pour la protéine ataxine-3. Cette protéine semble jouer un rôle dans la transformation d’autres protéines. Ataxine-3 est aussi appelée protéine MJD 1. Comme les autres maladies polyglutamine dominantes, l’effet toxique est considéré comme principalement attribuable à un gain de fonction de la protéine mutée, plutôt qu’à une perte de fonction.
Apparition : La maladie apparaît entre 30 et 40 ans et conduit au fauteuil roulant. Près de 25% des ataxies dominantes sont de forme SCA3.
Symptômes : Ataxie cérébelleuse, paralysies oculaires, difficultés à avaler, nystagmus.
Diagnostic et examens: Le diagnostic se base sur des résultats de recherches cliniques et des examens en génétique moléculaire du KCNA1, le seul gène censé être lié à l’EA1.
Traitement et prévention: Pour le traitement des symptômes, l’acétazolamide (ACTZ), un inhibiteur de l’anhydrase carbonique (CA), permet de réduire la fréquence et la gravité des crises dans le cas de quelques individus. Des drogues antiépileptiques (AEDs) réduisent de façon significative la fréquence des crises dans certains cas. En ce qui concerne la prévention des effets secondaires, la physiothérapie peut permettre d’éviter les contractures articulaires. Un examen annuel neurologique permet de suivre l’évolution de la maladie. Il faut éviter les produits d’anesthésie générale car ils risquent d’engendrer ou d’aggraver la neuromyotonie.
Information d’ordre génétique: L’EA1 se transmet surtout de façon autosomique dominante. La plupart des individus qui ont reçu un diagnostic d’EA1 ont un parent affecté par la maladie; à ce jour, on ne rapporte qu’une mutation de novo. Chaque enfant d’un parent souffrant de l’EA1 a 50% de risque de se retrouver avec la mutation. Un diagnostic prénatal dans le cas de grossesses à risque peut être effectué si on a découvert la mutation à l’origine de la maladie chez un membre de la famille.
Source: Mauro Pessia, Michael G Hanna. Episodic Ataxia Type 1. GeneReviews [Internet].
Diagnostic et examens: Le diagnostic d’EA2 se fait généralement sur une base clinique. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de démontrer l’atrophie du vermis cérébelleux. Les mutations du gène CACNA1A peuvent causer l’EA2. On peut aussi passer des examens en génétique moléculaire pour le CACNA1A.
Traitement et prévention: Afin de traiter les symptômes, l’acétazolamide permet de maintenir ou de réduire la fréquence et la gravité des crises. Bien qu’ils soient généralement plutôt bénins, on retrouve couramment comme effets secondaires la paresthésie des extrémités, des rougeurs et des calculs rénaux. L’acétazolamide ne permet pas de prévenir la progression des symptômes entre les crises. Un examen annuel neurologique permet de suivre l’évolution de la maladie. Il faut éviter la phénytoïne car elle aggrave les symptômes entre les crises.
Information d’ordre génétique: L’EA2 se transmet surtout de façon autosomique dominante. La plupart des individus ayant reçu un diagnostic positif d’EA2 ont un parent souffrant de la maladie. On ignore dans quelle proportion cette maladie est causée par des mutations génétiques de novo. Chaque descendant d’un individu affecté a 50% de risque d’être victime de la mutation génétique à l’origine de la maladie. Dans le cas de grossesses à risque, on recommande de passer des examens prénataux si la mutation génétique est présente dans la famille.
Source: Sian Spacey. Episodic Ataxia Type 2. GeneReviews [Internet]. Traduction de l’anglais: Alain Lavallée